En banlieue ou quartier prioritaire, nous pouvons nous rendre compte que le destin sourit à beaucoup de nos joueurs de foot professionnels. Mbappé, Benzema, Zidane, Anelka ou Thierry Henri, autant de joueurs qui laisse ou ont laissé des marques indélébiles dans le domaine du football. Cependant, le football n’est pas le seul moyen de monter l’ascenseur social.
Sommaire
E réputation et marketing
L’une des histoires les plus fantasques émanant autour des années 2000 est celle du styliste des banlieues avec sa marque M. Dia. Voyons comment avant l’apogée de l’ère Internet, ce personnage a pu consolider sa marque puis profiter d’une e-réputation confortable pour développer encore mieux son identité de marque avant de signer sa propre chute.
Dia : le copain des grosses pointures du Rap Français à l’approche du troisième millénaire
La musique Hip Hop en France, c’est la seconde patrie juste après les USA. D’ailleurs, les rappeurs de l’Oncle Sam ne sont pas insensibles à ce qui se fait en France. C’est d’ailleurs ce point de vue sur la Gaule qui va permettre un essor rapide de la marque M. Dia outre atlantique les années suivantes.
Mohammed Dia, ce franco-malien de Sarcelles est l’ami proche des rappeurs les plus populaires à cette époque. Citons Doc Gyneco, Stomy Bugsy ainsi que les membres du Secteur A. Parmi eux, également Arsenik et les Neg Marron de Jacky et Benji. D’ailleurs, bien avant le lancement de la marque, le groupe Arsenik avait déjà fait une opération coup de poing en popularisant le port de la marque Lacoste via leur photo vêtue de la tête au pied de vêtement arborant fièrement le crocodile accompagné d’un alligator aunthentique tenu en laisse. Nous n’avons pas interrogé le marketeur des banlieues mais il se pourrait bien que cette opération marketing soit celle qui ait donné des idées au natif de Sarcelles pour le lancement de sa marque.
En faisant porter ces propres t-shirt, baggy et casquette sur scène lors des concerts à ses propres amis, Mohammed Dia réalise le coup de chapeau qui va lui donner le poids de sa réputation numérique pour les prochaines années. Ce marketing d’influence a une portée impressionnante chez les plus jeunes qui commencent à acheter comme des petits pains les gammes de vêtement Mohammed Dia.
A la conquête du rêve américain et NBA en prime
Le rêve de Mohammed Dia prend forme lorsqu’il traverse l’Atlantique. Il profite de l’occasion pour faire porter sa marque une fois de plus au premier Frenchie évoluant en NBA, le joueur de Basket Tariq Abdul Wahad. Fort de ses dunks à répétition et de ses compétences sportives, le basketteur qui s’affiche avec cette marque inconnue suscite l’intérêt avec l’inscription M. Dia. L’effet boule de neige fait grimper les ventes en flèche et Mohammed Dia peut ainsi signer un contrat avec la NBA.
L’intelligence, l’audace ainsi que pour l’homme noir français qui joue excellemment bien au ballon ont pu jouer en la faveur du stylise du Val d’Oise. Il faut aussi comprendre l’intérêt américain pour le marketing ainsi que l’excellente image dont jouisse les Français aux USA pour comprendre l’ampleur du phénomène.
Sortant de l’inconnu, M. Dia devient une marque faisant exploser la e-réputation du personnage en s’immisçant au cœur d’un des sports les plus reconnus aux États-Unis.
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Escroqueries et démêlés judiciaires sonnent la fin du mythe et ruine sa e-réputation
Entre les hommes des faubourgs et des quartiers riches, il y a un grand fossé… Malgré la réussite, c’est peut-être une phrase à laquelle Mohammed Dia aurait dû prêter attention. Le marketing des banlieues et le marketing sportif sont deux notions que l’entrepreneur a assimilé pour maîtriser sa e-réputation. Cependant, son extravagance et sa soif d’argent et de bling-bling ont eu raison de lui. Si sa marque se portait bien pendant une dizaine d’années avec un chiffre d’affaires pouvant atteindre 15 millions d’euros, les dérapages successifs ont eu raison de lui.
Le personnage propriétaire de sa marque à l’INPI ne touche que les Royalties sur la vente de ses vêtements. Le plus gros de la vente appartiennent aux propriétaires de l’usine de confection de vêtement en Tunisie. Ayant multiplié les projets, Mohammed Dia se retrouve plonger dans des affaires d’escroqueries qui mettent un terme définitif à sa e-réputation et son succès. Parmi les affaires, escroquerie au chèque pour la caution de la location d’un Yacht à Cannes lors du défilé en vue de propulser une nouvelle marque de vêtement hyperconnecté. Le paiement de la location n’a aussi jamais eu lieu après la prestation de service. Puis des contrats signés avec des sportifs et la fédération de ski qui révèlent que la marque M. Dia ne lui appartient plus après versement de l’argent. Si l’intéressé échappe à la justice, son éthique est remise en question. D’ailleurs, plus personne ne veut entendre parler de lui dans la profession.
Enfin, ce rêve qui aurait pu être marqué de façon durable sans entrer dans la folie des grandeurs démontrent une chose très précise. On ne rigole pas avec la réputation numérique. Le fait de la saboter au nom de l’argent est l’erreur qui peut mener à sa propre chute.
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